"Ce n'est pas parce que l'horizon est bouché qu'il n'y a rien à contempler."
Etienne Klein
Elaborer une vision d'avenir n'a jamais été aussi important qu'aujourd'hui. Il faut notamment, pour y parvenir, développer un éventail plus large de scenarios.
Alors que la pandémie ralentit, du moins la première vague, nous réalisons que nous sommes tous dans le même bateau.
Le défi absolu des marques et des entreprises, c'est de mobiliser l'intelligence collective pour concevoir une image positive de l'avenir. Sans quoi la sortie du confinement va être très difficile. Les parties prenantes, collaborateurs, clients, partenaires sont en attente.
Nul ne sait ce qui va se passer. Planifier son retour sur scène n'est pas facile, mais quelle que soit l'entreprise, il y a des éléments clés à prendre en compte.
Les phares et balises ont pour objectif de vous aider à naviguer dans les eaux agitées de l'océan du Covid.
N°4 : Faire moins, mais faire mieux...
Au cours des 25 dernières années, la mondialisation a signifié la recherche continue d'amélioration et de croissance. Le monde s'est concentré sur la réduction des coûts et l'optimisation des process afin de créer davantage de valeur économique.
Le digital, l'adoption des solutions martech et les dispositifs de leadgen alimentés par l'IA ont stimulé un jeu furieux pour assurer la croissance quoi qu'il en coûte.
La crise du Covid 19 est porteuse d'un changement structurel.
La situation sera différente de ce qui était prévu dans les budgets il y a quelques mois encore. Le management n'aura pas d'autres choix que s'adapter à une nouvelle normalité. Une étude récente de McKinsey montre qu'une large majorité des citoyens a intégré le fait que la crise allait impacter leurs comportements et leurs budgets pour quatre mois et au delà.
La liste des paramètres que les organisations devront intégrer pour ajuster leur trajectoire est longue: réduction du budget des ménages, chômage, plus d'espace requis entre les clients dans les restaurants, files d'attente dans les magasins, distanciation sociale ralentissant les chaînes de production, pénurie de liquidités ...
La récession économique combinée à la complexité des normes de sécurité et d'hygiène signifie que la plupart des organisations, qu'elles le veuillent ou non, devront s'adapter, notamment à des coûts de fonctionnement plus élevés. Certaines seront forcées de sauver l'essentiel au détriment de la périphérie.
Si les crises ont une vertu, c'est la pression qu'elles exercent pour rechercher de nouvelles sources d'efficacité.
Avec le temps, les entreprises ont une fâcheuse tendance à accumuler des process qui freinent l'objectif de valeur au client. Elles multiplient les règles de conformité au détriment de l'initiative. Elles sont nombreuses à être handicapées par des silos qui stoppent la co-construction.
Pendant trois mois, le monde s'est transformé en un gigantesque Fab Lab.
Partout, dans toutes les organisations, que ce soit les gouvernements, les structures de santé, les livreurs Deliveroo, les PME, les médias, les magasins d'alimentation, une fenêtre pour le Test & Learn et les expérimentations de toute sorte a été grande ouverte.
Des décisions ont été prises plus rapidement que nous ne pouvions l'imaginer. Les mentalités n'ont jamais été aussi ouvertes au design thinking et à l'innovation qu'aujourd'hui.
On a pu observer pendant le confinement, la créativité libérée des entreprises pour passer au télétravail, l'émergence de nouveaux rituels pour animer les équipes comme L'Oréal a pu le faire ou bien l'inventivité de Booster Academy pour expérimenter de nouvelles techniques de ventes.
Que dire encore de la coopération éclair entre Air Liquide, Valeo, Schneider et PSA pour fabriquer 10 000 respirateurs en 6 semaines au lieu des 250 unités mensuelles habituelles?
Comment ne pas s'incliner devant Décathlon qui partage le plan 3D du masque Easybreath et accompagne techniquement des centres de recherche pour développer des embouts et des valves capables de relier le masque à des systèmes de ventilation?
Quand à cette paroisse de Limoges qui ouvre un " Drive Confession" en attendant de pouvoir à nouveau célébrer les messes, n'est-ce pas ce une pure adaptation de la proposition de valeur au contexte du marché?...
La Coronacrise est une enzyme qui stimule la créativité et l'innovation dans les entreprises.
Le leadership des entreprises doit anticiper en faveur de cette dynamique car la sortie de crise est une opportunité.
Il y a beaucoup de «moins» à envisager sur le chemin du retour sur scène: moins de gaspillages, moins de burn-out, moins de défauts, moins de complexité des processus, moins de temps passé à faire du reporting, moins de délais, moins de leads marketing qui finissent dans la corbeille ... . Les entreprises devront expérimenter des changements dans la façon dont elles produisent, opèrent, interagissent et servent leurs clients.
Comment réévaluer les systèmes en vigueur dans l'entreprise? Que faut-il garder et que faut-il changer? Quel plan d'action pour revenir à une production et des opérations ajustées tant au niveau du rythme que de l'échelle? Quelle technologie pour stimuler la productivité avec des effectifs réduits? Comment obtenir plus de flexibilité dans les opérations? Quel dispositif de télétravail? Quelles nouvelles offres?
Dans cette phase de retour en scène, les entreprises les plus déterminées ont une fenêtre idéale pour explorer des stratégies de Lean et stimuler l'innovation.
L'agilité, la qualité et l'innovation sont les drivers du rebond.
PS: Après la bombe Corona, c'est Business as Usual ou Business as Un-usual?
Qu'est ce qui va changer et qu'est ce qui demeure?
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Stéphane
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